1. La lettre
Elle se tenait près de l’encadrement de la porte. Que pouvait-elle faire d’autre que de l’observer regardant la télévision ? Elle s’approcha doucement et tapota son épaule. Elle vit qu’il se retournait et enfonça le poignard dans la gorge du garçon…
Mizuki se réveilla, toute en sueur dans son lit. Ce rêve la hantait depuis maintenant deux jours mais elle savait qu’elle l’avait fait. Elle savait qu’elle avait tué ce garçon.
La jeune fille se leva, s’habilla, prit son sac et se mit en marche pour le collège, une part de brioche dans une main.
Mizuki avait 14 ans et était en troisième. On avait de tant de fois reconnue sa dextérité pour les fléchettes ou les fusils à pompes dans les foires. Mais les rêves dont elle était sûre d’en avoir commis l’acte, elle ne se souvenait jamais qui était la victime et pourquoi elle faisait ça. Elle savait juste que c’était une obligation.
Mizuki entra dans la cour du collège.
- Salut ! L’accueillit alors les deux voix de ses meilleurs amis, Aki et Thomas.
- Salut. Répondit Mizuki en enfournant le dernier morceau de brioche dans la bouche.
- T’es pas du matin, toi, remarqua Aki.
- Nan pas ce matin, nan…grimaça Mizuki.
- Encore un rêve ?
- Ouais, malheureusement…murmura-t-elle.
- Mais…commença Thomas. Sont-ils….
Un coup de coude de son ami l’arrêta. Les deux garçons savaient que les rêves de Mizuki étaient très importants pour elle.
La sonnerie du collège retentit alors et les trois amis se rendirent en cours de maths.
En allant à son casier pour prendre ses affaires, Mizuki vit, posé sur son cahier d’exercices une petite feuille rouge. Elle la prit, la rangea vite dans son sac et revint vite à sa place.
- Mais qu’est-ce que c’est ? Songea-t-elle. Qui peut bien m’envoyer une lettre dans mon…
Elle s’arrêta sur sa pensée car elle venait de croiser le regard de Marco, un beau et jeune garçon aux cheveux noirs et aux yeux noirs de la même couleur si profond.
Mizuki détourna les yeux vers son sac à dos. Se pouvait-il que…
- Mlle Hidena, veuillez ouvrir votre cahier d’exercices à moins que seul votre sac puisse le faire à votre place ! dit d’une voix mauvaise la voix de Mme Moku.
Mizuki leva alors les yeux vers sa prof de maths et vers le reste de sa classe. C’était vrai que tout le monde avait déjà ouvert son cahier. La jeune fille ouvrit alors son cahier en fronçant les sourcils. Oui, en fronçant les sourcils car Mizuki n’aimait pas du tout qu’on se fiche d’elle. Et le collège la faisait souvent froncer les sourcils…
Chaque pensée de Mizuki se tournait vers la lettre rouge.
Dès que la sonnerie retentit, Mizuki rangea ses affaires en deux temps trois mouvements et sortit s’asseoir sur un banc tout au fond de la cour.
Elle s’assit et ouvrit la lettre.
Mizuki,
Le prochain t’attendra en fin de rang du cours de latin à 18h.
La fameuse lettre que Mizuki attendait depuis le début du cours de maths la déçue au plus haut point. Elle était surprise mais ne savait pas aussi ce qui l’attendait…
Elle se leva et se dirigea vers ses deux amis.
- De quoi parles cette lettre ? demanda Aki.
- Comment peux-tu savoir…dit Mizuki en ouvrant de gros yeux ronds.
- Tu n’as pas du tout écoutée ce que disait Mme Moku. Répondit-il. Rien qu’à voir ta tête, tu as un admirateur secret !
Mizuki rougit. Thomas prit la lettre des mains de Mizuki.
- Non mais ça ne va pas ?! Dit-il avec humeur en s’adressant à Aki. Elle ne peut pas avoir d’admirateur secret ! Cette lettre parle…
Il baissa les yeux vers la lettre et fronça encore plus les sourcils.
- Je vais aller jouer au foot ! s’exclama-t-il en tournant le dos et en courant vers les garçons de la classe qui faisaient une partie.
- Si, tu en as un d’admirateur…murmura Aki.
- Hein ? fit Mizuki.
- Je vois…songea Aki.
- Bon, qu’est-ce que c’est cette lettre ? demanda Aki en changeant de sujet.
- Thomas l’a prise mais elle parlait d’un prochain au cours de latin à 18h.
- Etrange…
Jérémy rejoignit les deux amis qui discutaient. C’était l’ex-meilleur ami de Mizuki et depuis leur récente dispute, il voulait se rattraper.
- Salut Mimi, Salut Aki ! fit-il.
- Lut. Dit Mizuki froidement.
- Salut, dit Aki.
- Bon, Aki, dit Mizuki en regardant le groupe de filles qui se dirigeait vers les vestiaires. J’y vais.
2. La révélation
Elle partit tout en sachant qu’elle aurait pu aller se changer pour le cours de sport quand le professeur serait arrivé. Mais elle n’aimait pas l’ambiance qui se créait entre Jérémy et elle. Elle le connaissait depuis la 6e et au début, c’était elle qui voulait rattacher l’amitié. Mais leur récente dispute avait tout cassé. Jérémy avait insulté Mizuki de folle de le poursuivre ainsi. Ce fut Mizuki qui s’énerva à ce moment-là et n’avait plus voulu rattacher les deux liens de l’amitié.
La jeune fille se glissa dans le vestiaire juste après le groupe de filles. Elle se sentait bien mal à l’aise avec elles. Pourquoi ? Parce qu’un jour, ces filles-là avaient persécuté Mizuki et les deux personnes qui l’avaient sauvé étaient Aki et Thomas.
Une des filles se retourna et vit Mizuki. Elle tapota le coude d’une de ses copines, ce qui attira toute la bande.
- HAHAHA ! fit la chef de bande, Hakuki. Tu ne traînes plus avec tes petits copains ?
Mizuki ne répondit pas et tourna le dos pour ressortir des vestiaires. Elle sortit et sentit une affreuse douleur dans l’arrière de la tête : on venait de la frapper. Elle se retourna et sentit une force entrer en elle. Ses yeux noirs se foncèrent encore plus. Ses cheveux se relevèrent comme par un grand vent. Ses vêtements changèrent du tout au tout. Elle ne portait plus un jean, tee-shirt et pull rouge. Non, elle portait maintenant des bandes de soie violettes tout le long du corps. Un chapeau chinois coiffait sa tête et un masque blanc lui couvrait la bouche. Dans ses deux mains, il y avait deux katars tranchants.
- Vous m’avez fait tant souffrir…dit-elle d’une voix sombre.
Hakuki ouvrit de grands yeux. Mizuki n’eut plus conscience de ce qu’elle faisait, elle fonça sur Hakuki, entendit un cri strident et elle se sentit sauter vers le toit du bâtiment qui servait de vestiaire. Elle s’évanouit sur le coup.
Quand elle se réveilla, elle était sur un banc et en face d’elle, Aki et Thomas.
- Que s’est-il passé ? demanda Thomas.
- Je ne sais pas. Dit Mizuki franchement.
Elle s’assit et la cloche sonna…Dire que tout ça s’était passé en moins de 30 minutes…
Les amis allèrent se ranger et allèrent en classe de Français avec comme professeur Miss Ciara. C’était une des profs préférées de Mizuki qui l’adorait pour ses imitations théâtrales.
- Bonjour tout le monde, commença Miss Ciara. Vous pouvez vous asseoir.
Les élèves s’assirent et la professeur fit l’appel. Certains se retournèrent quand ils entendirent le nom de Hakuki. Personne ne l’avait vu, même les yeux de Mizuki.
Les cours passèrent et les trois amis se tenaient près de la porte d’entrée du collège. Mizuki n’avait pas latin contrairement à ces deux amis.
- Tu vas y aller ? demanda Thomas.
- Je ne sais pas. Peut-être…répondit Mizuki.
- On te laisse, il y a notre prof.
- Ok.
Les deux garçons partirent vers la classe de latin, en tête de rang.
Mizuki attendit la fin du rang et les suivit de loin. La classe de latin était située au fond d’un grand couloir. Le seul élève en fin de rang était…Jérémy.
La jeune fille n’eut pas le temps d’éprouver de la colère pour se transformer. Un flash aveuglant, Jérémy qui se retourne, un cri étouffé.
Jérémy était au sol dans une salle vide. Mizuki était à genoux, à côté de lui. Elle avait tout vu cette fois. Elle avait vu le coup partir. Partir de sa propre main à elle.
Elle se mit à pleurer puis elle se calma un peu.
- Je suis désolée, Jérémy. Murmura-t-elle. Jamais je n’ai pu t’avouer que tu étais comme un petit frère pour moi. Je suis sincèrement désolée.
Elle était toujours transformée et les katars qui étaient posés au sol l’attirèrent.
Elle avait commis un acte impardonnable, pourquoi ne pas se tuer avant que quelqu’un d’autre ne voit la scène ?
Mizuki attrapa l’un des deux katars et le tourna vers sa direction.
Elle attaqua quand soudain, un flash aveuglant et une force mystérieuse firent que les deux katars disparurent. Une grande tête apparut. C’était celle de Jérémy qui avait l’air apaisé, calme et soulagé.
- C’est moi qui dois te présenter mes excuses, Mizuki. Dit-il. Je t’avais traité de folle et nous nous sommes disputés, j’ai tout fait pour me racheter mais tu n’as pas accepté. Quand tu es partie vers le vestiaire, je t’ai suivie de loin et bien que j’aie vu que Hakuki voulait te tuer, je l’ai moi-même voulu. Encore désolé, Mizuki.
- Oh Jérémy !! s’exclama Mizuki en fondant en larmes. Je suis désolée de t’avoir…
- J’accepte tes excuses et…redevenons amis, d’accord ?? Je serais toujours là dans ton cœur. Ma chère grande sœur…
Mizuki sentit un souffle près de son cœur, puis près de sa joue…Elle s’évanouit quelques temps après être sortie de la salle et du bâtiment…
voilà^^ impressions ?
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